Le mois de mai 2012, avec son chapelet de ponts et ses nouvelles grandes expositions parisiennes, offre des opportunités exceptionnelles.
Dès que nous avons des informations complémentaires sur ces événements (angles, contenu, œuvres), ou lorsque nous les aurons visités personnellement, nous vous en rendrons compte avec la partialité, les préférences, les limites et la subjectivité qui nous caractérisent.
Et bien sûr, n’hésitez pas à mettre nos choix en cause ! Défendez vos points de vue auprès de nos autres lecteurs ! Si vous êtes d’un avis contraire à celui exprimé...
Utilisez au mieux de vos intérêts les liens qui vous permettent de vous rendre à l’article consacré à l’exposition, afin d’obtenir davantage de détails, comme aux musées et aux institutions pour lesquels des liens ont été maintenant établis.
Les nouveautés du mois de mai 2012
- Du 3 mai au 6 août 2012. Anri Sala, au Centre Pompidou. Galerie Sud, Niveau 1. Entrez dans une boîte à musique captivante…
- Du 3 mai au 6 août 2012. Multiversités créatives, au Centre Pompidou. Espace 315, Niveau 1. Où se trouvent les nouvelles frontières de l’architecture, du design, des technologies avancées et des sciences sociales. Bienvenus dans leurs futurs.
- Du 15 mai au 21 octobre 2012, Histoires de voir, Show and Tell fait découvrir à la Fondation Cartier, plus de 50 artistes (brésiliens, indiens, congolais, haïtiens, mexicains, européens, japonais, ou américains), peintres, sculpteurs, dessinateurs ou cinéastes, considérés comme "naïfs".
- Du 22 mai au 23 septembre 2012, Eva Besnyö, 1910-2003 : l’image sensible, au Jeu de Paume. Photographe, femme en quête d’émancipation, et artiste d’avant-garde, Eva Besnyö rendit compte des réalisations architecturales de la Nouvelle Construction en Europe (Budapest, Paris, Amsterdam, Berlin, Paris), avec les moyens de la Nouvelle Vision.
- Du 22 mai au 23 septembre 2012, Laurent Grasso, Uranilog, au Jeu de Paume. Pour cette exposition, l’artiste photographe a conçu un dispositif labyrinthique avec corridors et doubles passages d’inspiration panoptique, créant de véritables espaces d’expérience pour le spectateur. Son travail explore les incertitudes ou le doute que suscite n’importe quelle conjecture issue de l’observation du monde, afin de construire des réalités parallèles susceptibles de mettre à l’épreuve notre système de connaissance et notre capacité critique.
D’une part, il se confirme que Crumb aura été cette année très présent à Paris, puisque avant le MAMVP, il fut à la Galerie Martel pour la présentation de son livre « Parle-moi d’amour », écrit et dessiné à quatre mains avec sa femme Aline, et que plus largement l’année 2012 aura mis très en valeur la BD underground américaine puisque Art Spiegelman siège à la Bpi du Centre Pompidou avec une expo-rétrospective de sa carrière époustouflante.
- Du 11 avril au 29 juillet 2012. Chamanes, les maîtres du désordre, au musée du Quai Branly. Dans la plupart des cultures, des traditions mettent en scène des forces contraires qui se disputent le monde en un combat nécessaire et sans fin. Techniciens, chamanes et autres intercesseurs, surnommés ici « les maîtres du désordre », sont chargés par les hommes des négociations avec les forces du chaos.
- Jusqu’au 18 juin Henri Matisse, paires et séries au Centre Pompidou, Galerie 2., au musée d’Orsay. Une exposition monographique conséquente sur un thème, dans son cas, bien choisi et judicieux. Les quelques œuvres d’autres artistes qui accompagnent les travaux de Degas sont magnifiques : Bonnard, Gauguin, Gervex, Matisse et d’autres. Les nus de Degas, comme la danse et les courses de chevaux, méritaient pleinement d’être explorés et commentés : dessins, estampes, peintures et sculptures. Vaste sujet et grand débat. René Gimpel disait que la famille aurait brûlé les plus lestes, et le musée Picasso n’a pas prêté pour l’occasion La Fête de la patronne !
- Jusqu’au 1er juillet, Berthe Morisot, au musée Marmottan. Grande année pour les femmes ! Nous privilégions celle-ci par goût parce que l’œuvre de Berthe Morisot est originale, rare, et qu’il est exceptionnel d’avoir l’occasion de voir à Paris une telle rétrospective. Berthe Morisot fut très certainement LA femme du groupe des Impressionnistes, bien plus que Mary Cassatt. C’était elle qui inspirait respect et admiration aux plus grands (Degas, Renoir, Monet et Manet), aux plus exigeants, pour la qualité et la personnalité tant de sa palette que de ses compositions, et pour la force de sa peinture, celle dont ils conserveraient et collectionneraient jalousement les tableaux.
- Jusqu’au 10 juin 2012, Les Masques de jade mayas, à la Pinacothèque de Paris, un an après le fiasco de l’Année du Mexique. Passionnante. Présentation soignée et grand sens de la pédagogie muséale. Rare.
- Jusqu’au 15 juillet, Artemisia. Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre, au musée Maillol. Artemisia Gentileschi fut l’une des toutes premières femmes à se faire un nom dans le milieu de l’art, mieux encore, et plus difficile, un prénom. Une œuvre rare, jamais encore rassemblée en France, et une détermination personnelle d’artiste qui peuvent faire date dans le lent processus de la lutte des femmes pour leur « libération » et le respect de leurs droits. Des tableaux de grandes tailles, un talent évident, occulté longtemps par les minutes du premier procès pour viol qui nous soient parvenues (1612), le sien. Et un incroyable bijou de peinture sur lapis-lazuli fait par son papa, à ne pas oublier !
- Jusqu’au 17 juin 2012. Helmut Newton, au Grand-Palais (galerie Sud-Est). Exposition consacrée aux extrémités et aux excès auxquels peut être poussé chacun de nous, et oui, par la soif de gloire, d’argent, de désirs à assouvir dans l’instant, l’addiction à la mode et à tout ce qui peut traîner. De grandes photos, prises par un œil particulièrement doué et retors. De la cruauté, du talent, de l’art, quoâ ! De redoutables portraits : Leni Riefenstahl, les Wildenstein, Le Pen, mais des corps aussi sont merveilleusement mis à nu, et les modes et les femmes passent… Gloire leur soit rendue !